Noms de rue divonnais – 3ème page

Les pages Noms de rue divonnais sont dédiées aux factrices et facteurs divonnais.

Rue Jean de Gingins

Jean de Gingins, né vers 1385, mort en 1461, fils d’Aymonette de Joinville et de Jacques de Gingins, épousa en 1415 Marguerite de la Sarraz, dame de Montreux. Il accrut les possessions de la famille et fut seigneur (entre autres) de Divonne, Beaumont-en-Semine (Savoie), Saint-Jean-de-Gonville (Pays de Gex), du Châtelard (Montreux) et coseigneur de Vevey. Il fit bâtir le château du Châtelard (1441) et reconstruire celui de Gingins (1444). En 1421, il fit exécuter par Jaquet l’Escuyer, à Paris, un livre d’heures, dans lequel il fit peindre ses armoiries. (Source : Dictionnaire historique de la Suisse.)

Le château de Gingins à Gingins a abrité la Fondation Neumann de 1994 à 2004.

Feuilletez le magnifique livre d’heures de Jean de Gingins. Il est en ligne sur la bibliothèque virtuelle des archives cantonales vaudoises >>>.
Ce « livre d’heures à l’usage de Paris » contient une grande quantité de prières privées en latin et en français, pour la plupart inédites, ainsi que les armoiries de Jean de Gingins. On reconnait sur son blason les armoiries de la Maison de Gingins (D’argent billeté de sable au lion du même brochant sur le tout) et les armoiries des Joinville (d’azur à trois morailles d’or posées en fasce l’une sur l’autre, au chef d’argent chargé d’un lion issant de gueules). Le blason des Gingins est resté celui de Divonne!

Gingins
Joinville
Divonne

Rue de la Scie

Ainsi nommée parce qu’une scierie y était située. La famille Martin a acheté la scierie Fosseret (qui se trouvait à l’emplacement du parking de l’actuel hôtel de ville) à la fin du 19e siècle et l’a transférée en 1893 derrière l’église, où, se transmettant de père en fils, elle s’est développée pendant cent ans jusqu’à rester la dernière scierie divonnaise. (Source : Divonne au Fil des Siècles de Raymond Grosgurin)

Voici deux photos aimablement communiquées par l’association
Divonne-les-Bains Hier et Demain :

La scierie Martin dans les années 1990, rue de Lausanne.
La scierie Martin dans les années 1990

Quand on se trouve sur le pont Bacon (pont entre le temple et l’église), on voit bien les vannes régulant la prise d’eau du canal de la scierie. L’eau du canal a fait tourner deux turbines.

Les vannes de la scierie Martin avec à gauche le départ du canal. (photo 2018 prise du pont Bacon)
Le canal avec sa chute d’eau qui faisait tourner la turbine de la scierie. Photo 2018.
Longer le canal en direction du pont des îles : voilà une jolie petite promenade!

Square de l’abbé Raymond Crétin

Raymond Crétin, né en 1914 à Divonne, est ordonné prêtre en 1939. Mobilisé comme sergent-chef dans le 179e Bataillon Alpin de Forteresse, il se bat contre les troupes mussoliniennes à 3.000m d’altitude au sein des éclaireurs-skieurs. Démobilisé, il devient professeur de philosophie. Il exècre l’idéologie nazie et la stigmatise en chaire, lors de ses homélies. Il rejoint le mouvement « Témoignage chrétien » dont il diffuse le journal sous le manteau. Il est arrêté par la Gestapo en gare de Bellegarde, interné à la prison de Montluc à Lyon, puis à la prison de Compiègne. Il est transféré au camp de Weimar, puis à Leipzig où il doit travailler dans une usine Messerschmitt. De décembre 1943 à septembre 1944 il est déporté à Buchenwald. Le 29 avril, il échoue en gare de Rostock en Tchécoslovaquie, dans un état d’extrême faiblesse, perdant la mémoire après un long calvaire. Il est hospitalisé et rapatrié à Divonne par avion en juin 1945. Il a maigri de 50 kilos et ne tient plus debout. Il meurt le 29 août 1945 dans la maison familiale où il est né. Son journal et ses souvenirs sont conservés au Musée de la Résistance à Nantua. (Source : Je vis à Divonne N° 74 – 1er trimestre 2006).

L’Abbé Raymond Crétin

Place Perdtemps

On trouve des places Perdtemps en Pays de Gex (exemple à Gex) et en Pays de Vaud (exemple à Nyon). Certains pensent que cette appellation est venue du fait que, jadis, à l’époque des foires, les forains, quand ils attendaient de payer leur taxe pour avoir l’autorisation de s’installer, perdaient leur temps.

D’autres disent que sur ces places, chacun pouvait perdre son temps, c’est-à-dire, flâner, jouer aux boules, bavarder… le dimanche, parce que, les jours de semaine, on n’avait pas de temps à perdre! C’est sur la Place Perdtemps qu’on organisait au mois de juin, le dimanche de la Fête Dieu, la vogue, une fête avec bal populaire. La semaine qui précédait, les forains installaient leurs roulottes : manèges, chevaux de bois, jeux, loterie… « On y voyait toujours une cartomancienne mystérieuse, plusieurs bonimenteurs, un hercule en maillot de lutteur et les marchands de crêpes, de pain d’épice, de cacahuètes et de nougat. » (Raymond Grosgurin)

Place Perdtemps, des années 1870 à 1904, il y a eu un stand de tir, comme cela se faisait dans les villages voisins, et comme cela se fait encore en Pays de Vaud (exemples à La Rippe et à Gingins). Les exercices avaient lieu tous les dimanches après-midi pendant la belle saison. La place Perdtemps était alors nettement plus vaste que maintenant. Le stand de tir a été déplacé en 1904 au pied de la montagne, près de l’actuel terrain de camping, pour faire place à la voie ferrée Divonne-Nyon. (Source : Divonne au Fil des Siècles de Raymond Grosgurin)

La salle des fêtes se trouvait place Perdtemps



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