L’église Saint-Etienne de Divonne a été construite en 1838, comme l’indiquent les lettres romaines gravées sur sa façade MDCCCXXXVIII. Elle n’a pas toujours eu une statue de la Vierge Marie debout sur son clocher.
En 1940, le curé de Divonne fit un voeu. « Si Divonne n’est ni évacuée, ni détruite, nous érigerons une statue de la Sainte Vierge au-dessus du clocher. » Ce fut aussi le voeu des Divonnais. Pendant le mois de Marie, l’église était pleine à craquer de fidèles qui priaient avec ferveur. Et Divonne fut épargnée.
Tout de suite après la guerre, une souscription fut lancée. On fit appel à un sculpteur réputé, spécialisé dans la statuaire religieuse : Jacques Martin. La maquette en bois de Marie portant son enfant dans ses bras dut attendre 5 ans sous le porche qu’on trouve l’argent nécessaire à la couler en bronze et à la hisser au-dessus du monde. Enfin! La statue fut coulée par une des plus grandes fonderies d’art de France : la fonderie Susse à Paris. Il fallait à cet emblème de la paix un socle et il fallait que ce socle fût un symbole. Ici intervint l’architecte Maurice Novarina. Il suréleva le clocher et le surmonta d’une coupole qui symbolise le monde sur lequel règne Marie porteuse de paix. (Notons en passant que Novarina a aussi réalisé le Centre Nautique de Divonne).
Le 5 décembre 1954, la statue de Notre de Dame de la Paix fut inaugurée par une très belle cérémonie, présidée par Mgr Vuillermet, vicaire général du diocèse, en présence de Marcel Anthonioz, député-maire, de l’architecte Novarina, du statuaire Jacques Martin et de nombreuses personnalités.
C’est original qu’une statue de la Vierge soit située au sommet d’un clocher. D’habitude, on y place des girouettes.
Cette superbe sculpture (ci-dessus la maquette) aux lignes pures qui montent en s’évasant comme une flamme, est une reproduction de Notre Dame de Metz, oeuvre de Jacques Martin, inaugurée en 1924 et placée sur une colonne, au centre de la place Saint-Jacques à Metz. Par cette statue, les habitants de Metz remerciaient la Vierge Marie et l’enfant Jésus de les avoir protégés pendant la Première Guerre Mondiale…
Du haut du clocher, Marie observe avec tendresse les Divonnais. Ou bien s’assure-t-elle qu’ils ne manquent pas la messe? Elle soulève son enfant. On dirait qu’elle lui montre la ville. « Regarde comme Divonne est jolie! » Jésus bénit les Divonnais. Ou bien leur fait-il un gentil coucou en agitant sa menotte? En tous cas, la Vierge et l’Enfant sont là, messagers de concorde et de paix.
– Et la petite statue blanche de Marie qui se trouvait devant le clocher, qu’est-elle devenue?
– Elle n’est pas perdue. On l’a transportée à Vésenex. En 1954, Vésenex était une commune indépendante de Divonne. Il fallait bien la protéger! Je me suis laissée dire que le manutentionnaire qui l’a transportée a utilisé un diable…
– La petite Marie a été remplacée par une croix de pierre blanche.
– Notre Dame de La Paix, sur son clocher, reçoit des visites : des cigognes qui font escale sur la route du soleil ou bien des myotis myotis. Ce sont d’adorables petites chauves-souris, trop minouches, qui viennent s’abriter dans le clocher. Pour mieux les accueillir, l’église de Divonne a été classée ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique).
– Nous avons vraiment une église extraordinaire…