A partir de 1947, la Sécurité Sociale a pris en charge les cures thermales prescrites par un médecin. Dès lors, on a vu affluer dans les stations thermales françaises nombre de malades de milieu modeste qui auparavant ne pouvaient pas se payer une cure. On se mit à parler de curistes et non plus de baigneurs. L’établissement divonnais, celui dit « mauresque », construit en 1885, ne suffisait plus à accueillir l’afflux de patients. Il aurait fallu l’agrandir, mais c’était impossible. Il était coincé entre la route de Gex, la rivière, le pont Fosseret et le théâtre.

Il fallut construire un 3ème établissement thermal. Il fut financé par la Société d’exploitation du casino de Divonne (PDG : Fleury Creton) sur un terrain appartenant à la Société Anonyme de Divonne-les-Bains (PDG : Louis Bernard). Architecte : Joanny Corlier.

Le 3ème établissement thermal de Divonne ouvrit en septembre 1962 et fut géré en régie municipale à partir du 1er avril 1963 jusqu’à sa fermeture en 1990, quand il a été remplacé par un 4ème établissement. Il a été construit à cheval sur la rivière La Divonne. Il était alimenté pour les soins hydrothérapiques par la source Barbilène.


Les huit médecins thermaux appliquaient eux-mêmes les douches. Chacun avait sa propre cabine de douche au rez-de-chaussée et son propre cabinet au 1er étage. Au rez-de-chaussée, après le vaste hall d’accueil, les curistes pénétraient dans l’espace de soins, les dames à gauche, les messieurs à droite.

Rez-de-chaussée. Secteur des dames, à gauche : il comptait 120 cabines de déshabillage (Oui! 120!) + 4 étuves + 4 WC + 14 cabines repos + 4 cabines de massages.
Partie centrale : 12 cabines de douche, dont 8 attribuées aux 8 médecins + 4 bains + 1 bain DSM + 1 massage sous l’eau + 1 bain galvanique.
Secteur des messieurs, à droite : 60 cabines de déshabillage + 14 cabines de repos + 2(ou 3?) étuves + 3 WC 4 cabines de massage.
Au sous-sol se trouvaient la buanderie, la chaufferie et l’atelier.
En 1980, l’établissement employait 41 personnes.

Le nombre de curistes a augmenté régulièrement jusqu’en 1968.
1963 : 4919 curistes – 1964 : 5468 curistes – 1967 : 5994 curistes.
1968 : 5338 curistes – 1969 : 5129 curistes – 1970 : 5026 curistes.
Pour enrayer la baisse du nombre de curistes, une Divonnaise, Madame de Sarcey a fondé en 1970 l’association des Amis du Thermalisme de Divonne-les-Bains, avec le docteur Lionel Vidart. Cette association éditait un bulletin et s’efforçait de conseiller la municipalité et les commerçants divonnais pour qu’ils améliorent l’accueil des curistes et leur tranquillité, par exemple en créant des rues piétonnes.
Le docteur Lionel Vidart, arrière-petit-fils du docteur Paul Vidart, fondateur de la station, était une éminente personnalité médicale. Il a présidé la Société médicopsychologique de France jusqu’en 1985. Il a fondé, dans les années 60, l’hôpital de jour pour épileptiques de Créteil. Il avait un cabinet à Paris. Il est venu chaque été à Divonne de 1949 à 1986 soigner les curistes, entraînant dans son sillage ses patients parisiens, au point que quand il a pris sa retraite en 1986, Divonne a connu une brusque baisse du nombre de curistes. Le docteur Lionel Vidart est décédé en 2000, à l’âge de 92 ans.


L’association des Amis du thermalisme de Divonne-les-Bains a été à l’initiative de la création du Club Thermal dans la villa François Roland, conçu comme une « maison du curiste » (jeux, journaux, télévision, bibliothèque, promenades, excursions).

Et puis, la conception du thermalisme a évolué. La balnéothérapie est devenue à la mode. On sentait à Divonne un besoin de piscine thermale. La municipalité a donc décidé dans les années 80 de construire un nouvel établissement, plus moderne, doté d’une piscine, et modulable, de façon à ce que l’on puisse n’ouvrir qu’un module en hiver, quand il y avait très peu de curistes.
Le 4ème établissement thermal de Divonne a vu le jour en 1990. C’est le Centre Paul Vidart, 235 avenue des Thermes. Quant au 3ème établissement, il a été recyclé en hôtel de ville!

